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- Papouille
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Sam 26 Oct 2024 - 19:00
Je trouve qu'en dernière année d'études, présenter une figurine peinte Mokarex et demander à l'élève de parler du personnage et l'identifier serait très intéressant pour tester sa connaissance de l'Histoire de son pays et tester sa culture générale ! (bien sûr avec son smartphone enfermé dans une boîte avant la période de test !!)
Mais nous passons dans un monde qui crétinise un peu nos jeunes sans mesurer l'impact sur leur avenir ni sur les générations ultérieures. C'est un peu comme la cuisine, effrayant de voir ka proportion de jeunes qui ne cuisine plus ....
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Les hommes sont un peu comme Dieu : tout ce qu'ils peuvent faire, ils le font. Ou ils le feront.
(Jean d'Ormesson)
- BIFFIN
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 27 Oct 2024 - 8:30
Une très bonne idée de Papouille, comment animer un cours d'histoire sans écran. Je suis sûr que cela plairait.
Encore une figurine, avant une pause d'une quinzaine de jours.
Pierre Sellier ou le clairon de l’Armistice
Pierre Sellier (1892-1949) était caporal-clairon au 171e régiment d’infanterie. Il avait été incorporé dans ce régiment en octobre 1913.
Le 7 novembre 1918, à 20h20, un convoi allemand de 5 automobiles se présente sur la route d’Haudroy devant les positions du 171e RI dans le secteur de Capelle, dans l’Aisne. L’arrivée des plénipotentiaires allemands avait été annoncée le jour même vers 14 h par un officier. Un drapeau blanc flotte sur la première voiture du convoi et un trompette de dragons, debout sur le marchepied, sonne le « cessez le feu ».
Sur ordre du capitaine Lhuillier qui a fait stopper le convoi, Pierre Sellier (agent de liaison du capitaine Lhuillier) remplace le dragon allemand sur le marchepied et sonne à son tour le « cessez le feu » tant que le convoi roule dans les lignes françaises.
Les plénipotentiaires sont conduits vers Compiègne pour discuter des modalités d’un armistice avec le maréchal Foch.
Le cessez le feu prend fin à minuit et les combats reprennent jusqu’au 11 novembre à 11 heures, où Pierre Sellier sonne, cette fois pour de bon, le « cessez le feu », comme tous les clairons tout le long et de chaque côté de la ligne de front.
Deux autres tentatives de « cessez le feu » eurent lieu les 8 et 9 octobre. Ce furent alors des clairons du 19e bataillon de chasseurs à pied qui tinrent son rôle.
Pierre Sellier était titulaire de la Croix de guerre avec 2 palmes et une 1 étoile. Il fut démobilisé le 28 août 1919. Remobilisé en 1939 avec le grade de sergent-chef il entra dans la Résistance et rejoint le maquis de Lomon en août 1944 puis le 3e RTA au sein duquel il combattit jusqu’à la fin de la guerre. Il reçut également la Médaille militaire et la Légion d’honneur.
Après la guerre il fut sollicité pour faire des tournées aux Etats-Unis puis pour vendre son clairon à l’American Legion mais il refusa ces deux propositions, tout comme le fit son homologue allemand. Il préféra offrir son clairon au musée de l’Armée en 1923.
Il manque un cordon et un pompon sur le clairon de ma figurine.
Le 171e RI titulaire de 3 citations à l’ordre de l’Armée en novembre 1918 avait droit au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. Si le galon de caporal est bien présent au bas des manches, un seul chevron d’ancienneté au front a été gravé. Logiquement il devrait y en avoir 7 pour sa présence au front tout au long de la guerre. De toute façon la fourragère les masque en partie.
Et pour les amateurs de musique :
https://www.facebook.com/usdos.france/videos/sonnerie-du-cessez-le-feu-clairon-de-la-victoire/1992907184150189/?locale=fr_FR
Encore une figurine, avant une pause d'une quinzaine de jours.
Pierre Sellier ou le clairon de l’Armistice
Pierre Sellier (1892-1949) était caporal-clairon au 171e régiment d’infanterie. Il avait été incorporé dans ce régiment en octobre 1913.
Le 7 novembre 1918, à 20h20, un convoi allemand de 5 automobiles se présente sur la route d’Haudroy devant les positions du 171e RI dans le secteur de Capelle, dans l’Aisne. L’arrivée des plénipotentiaires allemands avait été annoncée le jour même vers 14 h par un officier. Un drapeau blanc flotte sur la première voiture du convoi et un trompette de dragons, debout sur le marchepied, sonne le « cessez le feu ».
Sur ordre du capitaine Lhuillier qui a fait stopper le convoi, Pierre Sellier (agent de liaison du capitaine Lhuillier) remplace le dragon allemand sur le marchepied et sonne à son tour le « cessez le feu » tant que le convoi roule dans les lignes françaises.
Les plénipotentiaires sont conduits vers Compiègne pour discuter des modalités d’un armistice avec le maréchal Foch.
Le cessez le feu prend fin à minuit et les combats reprennent jusqu’au 11 novembre à 11 heures, où Pierre Sellier sonne, cette fois pour de bon, le « cessez le feu », comme tous les clairons tout le long et de chaque côté de la ligne de front.
Deux autres tentatives de « cessez le feu » eurent lieu les 8 et 9 octobre. Ce furent alors des clairons du 19e bataillon de chasseurs à pied qui tinrent son rôle.
Pierre Sellier était titulaire de la Croix de guerre avec 2 palmes et une 1 étoile. Il fut démobilisé le 28 août 1919. Remobilisé en 1939 avec le grade de sergent-chef il entra dans la Résistance et rejoint le maquis de Lomon en août 1944 puis le 3e RTA au sein duquel il combattit jusqu’à la fin de la guerre. Il reçut également la Médaille militaire et la Légion d’honneur.
Après la guerre il fut sollicité pour faire des tournées aux Etats-Unis puis pour vendre son clairon à l’American Legion mais il refusa ces deux propositions, tout comme le fit son homologue allemand. Il préféra offrir son clairon au musée de l’Armée en 1923.
Il manque un cordon et un pompon sur le clairon de ma figurine.
Le 171e RI titulaire de 3 citations à l’ordre de l’Armée en novembre 1918 avait droit au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. Si le galon de caporal est bien présent au bas des manches, un seul chevron d’ancienneté au front a été gravé. Logiquement il devrait y en avoir 7 pour sa présence au front tout au long de la guerre. De toute façon la fourragère les masque en partie.
Et pour les amateurs de musique :
https://www.facebook.com/usdos.france/videos/sonnerie-du-cessez-le-feu-clairon-de-la-victoire/1992907184150189/?locale=fr_FR
- Papouille
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 27 Oct 2024 - 13:07
absolument magnifique !!!!!!!!!!!!
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- saturnin
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 27 Oct 2024 - 18:57
Encore une très belle réalisation. Est-ce le clairon chanté par Paul Deroulede?
- Atalante
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 27 Oct 2024 - 18:58
Très belle série Biffin, un vrai plaisir à voir!
- jbb4
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 27 Oct 2024 - 19:24
Belle histoire superbement illustrée
- titi
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 27 Oct 2024 - 19:59
Superbe! Merci pour cette série!
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Lun 28 Oct 2024 - 10:21
Un régal pour les yeux et la culture
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Ven 1 Nov 2024 - 10:58
Bonjour BIFFIN, merci de cette très belle évocation d'un très grand monsieur.
Philippe.
Philippe.
- BIFFIN
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Mer 13 Nov 2024 - 14:05
Georges Guynemer (1894-1917)
On ne présente plus Georges Guynemer, le plus célèbre et surtout le plus aimé des as français de la Première guerre mondiale.
Bien que deuxième derrière Fonck au palmarès des victoires*, il le supplanta complétement dans le cœur et la mémoire des Français.
Sans doute sa jeunesse, son apparente fragilité et sa mort en combat aérien en firent-ils le modèle de l’As, romantique chevalier moderne et archétype militaire de l’époque, comme le poilu des tranchées.
En tout cas sa disparition le 11 septembre 1917 fut vécue comme un véritable deuil national. Il était officier de la Légion d’honneur, médaillé militaire et titulaire de la Croix de guerre avec 25 (!) palmes.
Son avion et son corps, pulvérisés par des tirs d’artillerie lourde après leur chute, ne furent jamais retrouvés.
*53 victoires homologuées contre 75 à Fonck. Guynemer, qui ne portait pas de parachute, fut abattu lui-même 7 fois, Fonck jamais.
La figurine n’est certes pas la plus facile de la série. Si son aspect gracile peut correspondre à la physionomie de Guynemer, le visage de l’aviateur est peu caractérisé. A la décharge du sculpteur il a peu de traits marquants. J’ai juste essayé en le peignant de rendre son regard fiévreux, presque halluciné.
Le choix du casque à la place du képi n’est guère seyant et peu probable alors que le pilote est représenté en grand uniforme avec port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. La fourragère est rarement portée sur les photos de Guynemer et sur la figurine, elle est trop épaisse et masque en grande partie le ruban de la Croix de guerre.
Guynemer peut porter simultanément la Légion d’honneur et la Médaille militaire car il a reçu cette dernière en juillet 1915, alors qu’il n’était encore que sous-officier. La Légion d’honneur lui fut octroyée le 24 décembre de la même année. Il fut nommé sous-lieutenant en mars 1916.
A l’époque représentée, Guynemer commandait la SPA 3 dite « escadrille des cigognes » qui n’accédera au port de la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire que le 24 novembre 1918 , donc longtemps après la mort de l’as.
La tenue des pilotes français de la Première guerre mondiale, surtout celle des as, semble peu réglementée. Ils portaient assez souvent l’uniforme de leur unité d’origine avant d’être versé dans l’aviation. Beaucoup d’entre eux venaient de la cavalerie qui avait démonté et muté beaucoup de ses hommes dans d'autres armes en 1915, quand s’est installée la guerre de tranchée. Le bleu horizon finit par s'imposer à la fin de la guerre.
« Officier d'élite, pilote de combat aussi habile qu'audacieux. A rendu au pays d'éclatants services tant par le nombre de ses victoires que par l'exemple quotidien de son ardeur toujours égale et de sa maîtrise toujours plus grande; Insouciant du danger, il est devenu pour l'ennemi par la sureté de ses méthodes et la précision de ses manœuvres, l'adversaire redoutable entre tous. A accompli le 25 mai 1917, un des plus brillants exploits, en abattant, en une seule minute deux avions ennemis et en remportant dans la même journée, deux nouvelles victoires. Par tous ses exploits, contribue à exalter le courage et l'enthousiasme de ceux qui, dans les tranchées, sont les témoins de ses triomphes : quarante cinq avions abattus, vingt citations, deux blessures. »
Citation obtenue par Guynemer le lors de sa remise de la rosette d’officier de la Légion d’honneur le 15 juillet 1917 par le général Franchet d’Esperey sur le terrain de Courvile-La Bonne Maison (51).
On ne présente plus Georges Guynemer, le plus célèbre et surtout le plus aimé des as français de la Première guerre mondiale.
Bien que deuxième derrière Fonck au palmarès des victoires*, il le supplanta complétement dans le cœur et la mémoire des Français.
Sans doute sa jeunesse, son apparente fragilité et sa mort en combat aérien en firent-ils le modèle de l’As, romantique chevalier moderne et archétype militaire de l’époque, comme le poilu des tranchées.
En tout cas sa disparition le 11 septembre 1917 fut vécue comme un véritable deuil national. Il était officier de la Légion d’honneur, médaillé militaire et titulaire de la Croix de guerre avec 25 (!) palmes.
Son avion et son corps, pulvérisés par des tirs d’artillerie lourde après leur chute, ne furent jamais retrouvés.
*53 victoires homologuées contre 75 à Fonck. Guynemer, qui ne portait pas de parachute, fut abattu lui-même 7 fois, Fonck jamais.
La figurine n’est certes pas la plus facile de la série. Si son aspect gracile peut correspondre à la physionomie de Guynemer, le visage de l’aviateur est peu caractérisé. A la décharge du sculpteur il a peu de traits marquants. J’ai juste essayé en le peignant de rendre son regard fiévreux, presque halluciné.
Le choix du casque à la place du képi n’est guère seyant et peu probable alors que le pilote est représenté en grand uniforme avec port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. La fourragère est rarement portée sur les photos de Guynemer et sur la figurine, elle est trop épaisse et masque en grande partie le ruban de la Croix de guerre.
Guynemer peut porter simultanément la Légion d’honneur et la Médaille militaire car il a reçu cette dernière en juillet 1915, alors qu’il n’était encore que sous-officier. La Légion d’honneur lui fut octroyée le 24 décembre de la même année. Il fut nommé sous-lieutenant en mars 1916.
A l’époque représentée, Guynemer commandait la SPA 3 dite « escadrille des cigognes » qui n’accédera au port de la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire que le 24 novembre 1918 , donc longtemps après la mort de l’as.
La tenue des pilotes français de la Première guerre mondiale, surtout celle des as, semble peu réglementée. Ils portaient assez souvent l’uniforme de leur unité d’origine avant d’être versé dans l’aviation. Beaucoup d’entre eux venaient de la cavalerie qui avait démonté et muté beaucoup de ses hommes dans d'autres armes en 1915, quand s’est installée la guerre de tranchée. Le bleu horizon finit par s'imposer à la fin de la guerre.
« Officier d'élite, pilote de combat aussi habile qu'audacieux. A rendu au pays d'éclatants services tant par le nombre de ses victoires que par l'exemple quotidien de son ardeur toujours égale et de sa maîtrise toujours plus grande; Insouciant du danger, il est devenu pour l'ennemi par la sureté de ses méthodes et la précision de ses manœuvres, l'adversaire redoutable entre tous. A accompli le 25 mai 1917, un des plus brillants exploits, en abattant, en une seule minute deux avions ennemis et en remportant dans la même journée, deux nouvelles victoires. Par tous ses exploits, contribue à exalter le courage et l'enthousiasme de ceux qui, dans les tranchées, sont les témoins de ses triomphes : quarante cinq avions abattus, vingt citations, deux blessures. »
Citation obtenue par Guynemer le lors de sa remise de la rosette d’officier de la Légion d’honneur le 15 juillet 1917 par le général Franchet d’Esperey sur le terrain de Courvile-La Bonne Maison (51).
- saturnin
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Mer 13 Nov 2024 - 15:57
La série continue, avec la même qualité de peinture
- titi
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Mer 13 Nov 2024 - 18:11
Encore une superbe pièce!
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Jeu 14 Nov 2024 - 21:10
On suit ton post épisodes aprés épisodes comme une série avec grand plaisir .
Bravo pour tes peintures et pour la rédaction de tes articles aussi agréables qu'interessants.
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Ven 15 Nov 2024 - 9:49
Un véritable héros
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Sam 16 Nov 2024 - 12:54
Bonjour Biffin, continue de nous régaler les yeux et la tête de la grande histoire par ses grands hommes, ou ses héros anonymes.
Bonne journée
Philippe
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- BIFFIN
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Sam 16 Nov 2024 - 17:52
Merci pour vos commentaires très indulgents car je ne suis pas spécialement satisfait par ma peinture pour cette figurine.
Figurine suivante :
L’artilleur et le crapouillot
Lorsque le front se figea après la « course à la mer » en octobre 1914, l’infanterie française ne disposait pas d’artillerie de tranchée, à la différence des Allemands qui eux, avaient dès 1914 des « Minenwerfer » de 175 et 250 mm, littéralement des « lanceurs de mines » aux effets redoutables. Les projectiles de ces mortiers à tir « en cloche » atteignaient les soldats même au fond de leur tranchée.
On commença par utiliser de vieux mortiers de 150 mm datant de 1839 et modernisés en 1870, tirés des places fortes et des arsenaux.
Puis on eut recours, comme souvent en France, au système D, comme par exemple ce mortier Cellerier fabriqué à partir d’obus allemands de 77 mm, récupérés en grande quantité sur le champ de bataille de la Marne, en attendant qu’arrivent des modèles réglementaires.
Mortier Cellerier
Finalement ce fut le projet de mortier de 58 mm du commandant de génie Duchêne qui fut adopté (modèles T1, T1bis et T2). Il projetait une bombe à ailettes de 120 mm chargée de 16 kg d’explosif. Sa portée était de 350 à 450 m.
Mortiers Duchêne modèle T1
Mortier Duchêne modèle T2
Il servit jusqu’en 1917, date à laquelle il est remplacé par le mortier van Deuren plus stable et plus précis.
Modèle van Deuren
On développa par la suite des modèles de plus fort calibre. N’oublions pas le génial mortier pneumatique Brandt, précurseur de tous les mortiers modernes.
Les mortiers de tranchée reçurent le surnom évocateur de « crapouillot » en référence à leur forme ramassée.
Ces armes étaient utilisées par des « artilleurs-bombardiers » regroupés en sections de 2 pièces et en batteries.
En 1917, l’artillerie de tranchée comptait 4000 pièces de divers calibres servies par 40.000 hommes. Elle disparut brutalement avec la reprise de la guerre de mouvement en 1918.
Les artilleurs-bombardiers n’étaient pas très appréciés par les fantassins qui redoutaient de les voir mettre leurs crapouillots en batterie, car après leurs tirs survenaient quasi immanquablement des contre-tirs allemands qui entraînaient souvent des pertes dans nos tranchées. Et ce d’autant que les artilleurs se repliaient habituellement prestement dans les abris de 2e ligne après leur action, avant que ne tombent les projectiles allemands..
L’importance de l’artillerie alla croissant au cours du conflit. Dans l’armée française, la part de ses effectifs passa de 20% en 1914 à 38% des effectifs globaux en 1918. De nombreuses spécialités se mirent (transmissions avec ou sans fil, aéronautique d’observation et photographie aérienne mais aussi services de camouflage, de repérage trigonométrique des batteries adverses, de météorologie, etc) se mirent à son service, tandis que l’intendance et le train surent de mieux en mieux assurer son approvisionnement en munitions.
On vit se développer une artillerie lourde qui manquait cruellement en 1914, puis une artillerie lourde sur voie ferrée, une artillerie de défense contre les aéronefs et une artillerie motorisée avec les chars de combat et les premiers canons automoteurs.
Plus important encore, la doctrine d’emploi de l’artillerie évolua énormément : « En 1914 l’artillerie accompagne l’action de l’infanterie, en 15 et 16 l’artillerie prépare et l’infanterie conquiert, en 17 l’artillerie conquiert et l’infanterie occupe, à partir de 1918 l’artillerie prépare l’assaut et accompagne l’infanterie avec le feu roulant (développé par le général Mangin) et les chars ».
Tous ces facteurs firent que l'artillerie française vit son efficacité augmenter grandement au cours de la guerre. Le généralissime allemand Ludendorff s’exclama après les batailles de Verdun et de la Somme : « …l’artillerie française, je la hais ! ».
Le sombre uniforme de notre artilleur-bombardier de 1ère classe est classique. Il a laissé en arrière son paquetage à l’exception de son bidon individuel qu’il porte sur la hanche droite, à la place de la musette. Ceci sans doute pour mieux dégager son épaule et son bras droits.
Le mot crapouillot a servi de titre au plus célèbre journal de tranchée, publié depuis août 1915 par Jean Galtier-Boissière. .
A la mémoire de mon grand-père maternel, Eugène M., mobilisé de 1913 à1919, croix de guerre, cité à l’ordre de l’artillerie du CA à Verdun
Figurine suivante :
L’artilleur et le crapouillot
Lorsque le front se figea après la « course à la mer » en octobre 1914, l’infanterie française ne disposait pas d’artillerie de tranchée, à la différence des Allemands qui eux, avaient dès 1914 des « Minenwerfer » de 175 et 250 mm, littéralement des « lanceurs de mines » aux effets redoutables. Les projectiles de ces mortiers à tir « en cloche » atteignaient les soldats même au fond de leur tranchée.
On commença par utiliser de vieux mortiers de 150 mm datant de 1839 et modernisés en 1870, tirés des places fortes et des arsenaux.
Puis on eut recours, comme souvent en France, au système D, comme par exemple ce mortier Cellerier fabriqué à partir d’obus allemands de 77 mm, récupérés en grande quantité sur le champ de bataille de la Marne, en attendant qu’arrivent des modèles réglementaires.
Mortier Cellerier
Finalement ce fut le projet de mortier de 58 mm du commandant de génie Duchêne qui fut adopté (modèles T1, T1bis et T2). Il projetait une bombe à ailettes de 120 mm chargée de 16 kg d’explosif. Sa portée était de 350 à 450 m.
Mortiers Duchêne modèle T1
Mortier Duchêne modèle T2
Il servit jusqu’en 1917, date à laquelle il est remplacé par le mortier van Deuren plus stable et plus précis.
Modèle van Deuren
On développa par la suite des modèles de plus fort calibre. N’oublions pas le génial mortier pneumatique Brandt, précurseur de tous les mortiers modernes.
Les mortiers de tranchée reçurent le surnom évocateur de « crapouillot » en référence à leur forme ramassée.
Ces armes étaient utilisées par des « artilleurs-bombardiers » regroupés en sections de 2 pièces et en batteries.
En 1917, l’artillerie de tranchée comptait 4000 pièces de divers calibres servies par 40.000 hommes. Elle disparut brutalement avec la reprise de la guerre de mouvement en 1918.
Les artilleurs-bombardiers n’étaient pas très appréciés par les fantassins qui redoutaient de les voir mettre leurs crapouillots en batterie, car après leurs tirs survenaient quasi immanquablement des contre-tirs allemands qui entraînaient souvent des pertes dans nos tranchées. Et ce d’autant que les artilleurs se repliaient habituellement prestement dans les abris de 2e ligne après leur action, avant que ne tombent les projectiles allemands..
L’importance de l’artillerie alla croissant au cours du conflit. Dans l’armée française, la part de ses effectifs passa de 20% en 1914 à 38% des effectifs globaux en 1918. De nombreuses spécialités se mirent (transmissions avec ou sans fil, aéronautique d’observation et photographie aérienne mais aussi services de camouflage, de repérage trigonométrique des batteries adverses, de météorologie, etc) se mirent à son service, tandis que l’intendance et le train surent de mieux en mieux assurer son approvisionnement en munitions.
On vit se développer une artillerie lourde qui manquait cruellement en 1914, puis une artillerie lourde sur voie ferrée, une artillerie de défense contre les aéronefs et une artillerie motorisée avec les chars de combat et les premiers canons automoteurs.
Plus important encore, la doctrine d’emploi de l’artillerie évolua énormément : « En 1914 l’artillerie accompagne l’action de l’infanterie, en 15 et 16 l’artillerie prépare et l’infanterie conquiert, en 17 l’artillerie conquiert et l’infanterie occupe, à partir de 1918 l’artillerie prépare l’assaut et accompagne l’infanterie avec le feu roulant (développé par le général Mangin) et les chars ».
Tous ces facteurs firent que l'artillerie française vit son efficacité augmenter grandement au cours de la guerre. Le généralissime allemand Ludendorff s’exclama après les batailles de Verdun et de la Somme : « …l’artillerie française, je la hais ! ».
Le sombre uniforme de notre artilleur-bombardier de 1ère classe est classique. Il a laissé en arrière son paquetage à l’exception de son bidon individuel qu’il porte sur la hanche droite, à la place de la musette. Ceci sans doute pour mieux dégager son épaule et son bras droits.
Le mot crapouillot a servi de titre au plus célèbre journal de tranchée, publié depuis août 1915 par Jean Galtier-Boissière. .
A la mémoire de mon grand-père maternel, Eugène M., mobilisé de 1913 à1919, croix de guerre, cité à l’ordre de l’artillerie du CA à Verdun
- Rixeva
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Sam 16 Nov 2024 - 21:28
Bonsoir Biffin.
"Crapouillot" un surnom rigolo pour une arme aux effets dévastateurs . Encore un sujet trés interressant.
"Crapouillot" un surnom rigolo pour une arme aux effets dévastateurs . Encore un sujet trés interressant.
- titi
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 17 Nov 2024 - 0:08
Merci pour cette belle pièce et cet historique très intéressant.
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 17 Nov 2024 - 7:40
Bonjour Biffin,
encore et toujours, et bravo de cette subtile évocation de ton grand-père.
Bon dimanche.
Philippe.
encore et toujours, et bravo de cette subtile évocation de ton grand-père.
Bon dimanche.
Philippe.
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Dim 17 Nov 2024 - 9:04
Ce nom de mortier m'a toujours fait sourire.
Quand je regarde ces hommes sur les photos, une autre époque bien entendu. Tous, ou la plupart portait fièrement la moustache. l'homme qui arme le mortier avec la pipe, ces hommes avaient une allure, un charisme, qui n'est plus aujourd'hui.
Quand je regarde ces hommes sur les photos, une autre époque bien entendu. Tous, ou la plupart portait fièrement la moustache. l'homme qui arme le mortier avec la pipe, ces hommes avaient une allure, un charisme, qui n'est plus aujourd'hui.
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Lun 18 Nov 2024 - 7:36
bristethobennic a écrit:Ce nom de mortier m'a toujours fait sourire.
Quand je regarde ces hommes sur les photos, une autre époque bien entendu. Tous, ou la plupart portait fièrement la moustache. l'homme qui arme le mortier avec la pipe, ces hommes avaient une allure, un charisme, qui n'est plus aujourd'hui.
Ta remarque est très intéressante. Il y a effectivement une façon de photographier et de poser qu'on ne trouve plus aujourd'hui. Cela tient aussi peut être aux temps de pose assez long à l'époque, on ne peux pas parler d' "instantanés".
On note aussi que le port de la moustache est très fréquent chez les Français. Les sculpteurs de la série Mokarex ont privilégié plutôt les barbus ce qui ne me parait pas juste historiquement.
Personnellement, ce qui me frappe aussi sur les clichés de la Première guerre mondiale est que les soldats français ont l'air en général plus fatigués, plus usés, qu'ils font plus vieux que les Anglais , les Américains ou les Allemands.
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Lun 18 Nov 2024 - 7:41
BIFFIN a écrit:
Personnellement, ce qui me frappe aussi sur les clichés de la Première guerre mondiale est que les soldats français ont l'air en général plus fatigués, plus usés, qu'ils font plus vieux que les Anglais , les Américains ou les Allemands.
Je pense que le fait que le conflit se passe en France, sur leur terre, leur patrie, exposant leur proches au danger de mort, fait qu'il ont cet air grave, sans en avoir peut être même conscience. Ils sont préoccupés. Toutes ces raisons n'ont pas lieu pour les alliés, n'étant pas chez eux. C'est juste mon avis.
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Re: FIGURINES MOKAREX, Série "Les piétons de la Grande Guerre"
Lun 18 Nov 2024 - 9:23
Encore une belle figurines est un complément historique passionnant
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