- bec1208
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Lasalle devant Stettin
Ven 20 Jan 2012 - 22:30
Bon je me lance avec une viellerie, que certains des Bzzzzzz connaissent.
Lasalle devant STETTIN tiré du livre "Le Général Comte Charles Lasalle" par Dr F. G. Hourtoule
D'après l'illustration page 105 de Jack Girbal.
Je pense que la scéne est le retour pour la première fois de Stettin.
Lassale a SchWarz
"Retournez sur-le-champ à Stettin et dites ceci à votre
vieille patraque de gouverneur : si demain matin, à 8 heures,
la capitulation n'est pas exécutée, la ville sera bombardée,
prise d'assaut, la garnison passée au fil de l'épée et la ville
livrée au pillage pendant 24 heures. J'attends."
Il est dit que Schwarz était accompagné d'un capitaine et d'une trompette, hélas Jack Girbal à
bien mis une trompette mais du 7ème Hussard, puis deux hussards et non pas un capitaine.
L'officier du 7ème doit être le colonel Marx.
Je vous narre la scéne d'après le livre de Marcel Dupont " Nos vieux Houzards "
page 147:
Déjà les colonels lâchent leurs fourriers à la recherche d'un
campement pour les escadrons. Lasalle, immobile, ne peut détacher
son regard de cette proie interdite.
Le soleil s'est couché derrière les collines; la ville s'évanouit
dans l'ombre. Tout à coup de brefs éclairs brillent sur les
remparts, l'air est coupé de sifflements et quelques boulets viennent
éclater sur la pente descendant vers la ville, à quelques toises de
la ligne des hussards. Des jurons courent les rangs, les chevaux
dressent la tête, inquiets.
Lasalle est resté coi, mais la colère l'empoigne. Canonner les
cavaliers de l'Empereur ! Ces faquins ont trop d'outrecuidance.
Outrage insupportable. Une idée l'obsédait sans qu'il osât se la
formuler nettement tant elle lui paraissait folle; elle prend
consistance, s'impose à lui.
- Colonel Schwarz !
Le commandant du 5e de hussards accourt.
- Colonel Schwarz, prenez un officier et un trompette et
rendez vous à Stettin. Sommez la place de se rendre. Ordre
de S. A. le grand-duc de Berg.
L'officier interpellé demeure pantois. Son général a-t-il
perdu la raison ? Comment prendre au sérieux une injonction
pareille ? On ne fait pas capituler devant 2 régiments de
page 148:
cavaliers fourbus, anémiés, réduits aux deux tiers de leur effectif, une
ville forte de vingt-cinq mille âmes, solidement bastionnée et
palissadée et pourvue d'une formidable artillerie. Ce serait
vouer au ridicule un lieutenant de l'Empereur.
Schwarz d'abord n'a pas bronché, mais il distingue soudain
dans les yeux de Lasalle une étincelle étrange, un regard
tellement transformé qu'il croirait y voir le fait d'une inspiration
surnaturelle. Et aussitôt sa stupéfaction s'évanouit et l'acte qui
lui paraissait insensé l'instant d'avant lui semble logique,
inévitable; il est soulevé par cet enthousiasme qui empoigne le
soldat impérial aux heures difficiles et lui fait réaliser
l'impossible. Il est prêt.
- Partez, ordonne Lasalle.
Et il précise :
- Mêmes conditions qu'à Prentzlow. Accordez les honneurs
de la guerre, mais la garnison sera envoyée en France et les
officiers prisonniers sur parole. Si la place ne capitule pas
sur le-champ, les conditions - prévenez-en le gouverneur -
seront tout autres.
Et, devant la brigade hilare, le colonel de Schwarz descend
lentement vers la ville accompagné d'un capitaine de son
régiment. Devant lui un trompette sonne des appels à intervalles
rapprochés. Les notes légères s'égrènent dans le crépuscule,
la dernière s'allongeant, s'éteignant peu à peu.
Aussitôt Lasalle est pris d'une sorte de fièvre. Puisqu'il
paie d'audace il faut jouer la comédie jusqu'au bout,
improviser la mise en scène. Il n'a avec lui, pour tout équipage, qu'un
caisson de cartouches. Il va l'utiliser pour figurer l'artillerie.
Il donne l'ordre à un sous-officier de lui faire suivre au galop
la ligne des crêtes, de disparaître ici pour reparaître un peu plus
loin. Dans la nuit presque close l'essentiel est de faire beaucoup
de bruit avec de la ferraille et des roues, quitte à crever les
chevaux et à briser la voiture.
Quant à sa brigade, il lui fait faire demi-tour, la dissimule
dans un pli de terrain et, là, distribue les rôles. Chaque chef
d'escadron emmènera son unité sur un point du pourtour de la
place, la fera profiler sur les hauteurs de manière à donner
page 149:
l'impression de nombreuses colonnes surgissant de toute part. Et
surtout que les hommes, arrivés à portée de la voix, crient à
pleins poumons : Vive l'Empereur !
Aussitôt la farce se déclenche et les hussards, prompts à
comprendre la ruse, jouent leur rôle avec un entrain, une gaieté
de grands enfants. Les officiers se multiplient. En peu de temps
les hauteurs à l'ouest et au sud de Stettin ont véritablement
l'air d'être couronnées de nombreuses troupes. Au loin, vers la
ville, la trompette s'est tue.
Alors Lasalle, en compagnie de ses aides de camp et du
colonel Marx, se retire à Möhringen, à une demi-lieue de Stettin,
fait ouvrir la meilleure maison, s'y installe au coin du feu et
fait apporter une jatte de punch. Les pipes s'allument, les cartes
sortent des sabretaches et, pour tromper l'attente, cet
insatiable joueur organise une partie de pharaon.
Cependant une frayeur panique régnait dans la ville. La
journée de la veille avait déjà donné l'alarme. Dans les rues de
Stettin étaient passés quelques rescapés de Prentzlow
apportant la nouvelle du désastre et, en même temps, on avait vu des
officiers de Blücher accourus à franc étrier, prescrire au
gouverneur de repousser coûte que coûte les attaques des Français
jusqu'à l'arrivée de l'armée prussienne. Les paisibles bourgeois
poméraniens, pour la plupart commerçants ou armateurs, ne
montraient qu'un piètre enthousiasme devant ces prémices de
batailles. Sans doute leurs voeux allaient au salut de l'armée
royale malgré la façon magistrale dont elle s'était fait battre,
mais ils estimaient hors de saison que ce succès fût assuré aux
dépens de leurs biens et qui sait ? de leur vie. Depuis un mois
- ils ne l'ignoraient pas - toutes les places fortes devant
lesquelles s'étaient présentés les Français, Leipzig, Dessau,
Magdebourg, Spandau, n'avaient offert qu'une résistance éphémère
et ils ne voyaient pas la nécessité de faire écraser leurs maisons
et leurs entrepôts par l'artillerie et de subir les horreurs d'un
assaut pour un résultat en somme problématique. Seuls les
agents anglais, dont les magasins regorgeaient d'approvisionnements,
réclamaient hautement une défense énergique.
page 150:
La municipalité n'avait pas manqué de transmettre les
doléances de la population à Son Excellence le général baron von
Romberg, gouverneur de la place. Le vieux soudard l'accueillit
de façon fort discourtoise. Capituler ? Jamais. Il préférerait
s'ensevelir sous les décombres de la ville plutôt que de manquer
à son serment.
Ceci dit, il alerta les 10.000 hommes de la garnison, fit charger
les 160 canons de la place et doubla la garde des remparts.
Lorsque, à la chute du jour, les pièces des bastions ouest
ouvrirent le feu, le général von Romberg donna l'ordre de battre
la générale. Tandis que les troupes gagnaient leurs emplacements
de combat, il fit sillonner la ville de multiples patrouilles afin
d'assurer l'ordre et d'afficher sa volonté de résister à outrance.
Il n'eut pas longtemps à attendre. Le canon s'était tu depuis
peu de temps quand le commandant du front de défense lui fit
annoncer l'arrivée de deux parlementaires. Ceux-ci, les yeux
bandés, attendaient ses ordres à l'avancée de la Porte de Berlin.
C'était l'heure où les quinquets s'allumaient dans les rues étroites
de la cité. La nouvelle se répandit aussitôt de bouche en bouche,
semant partout la consternation.
Le baron von Romberg assembla aussitôt le conseil de
défense. Il y avait là, assis autour d'une vaste table, le
général-major von Knobelsdorf, commandant supérieur des troupes,
le général von Raudem et son adjudant le major von Barum, le
général commandant l'artillerie de la place et les généraux
commandant les brigades. Ces messieurs avaient endossé la grande
tenue et arboré toutes leurs décorations. Ils dressaient le col
et bombaient le torse comme devaient le faire des soldats élevés
à l'école du grand Frédéric. Leur superbe ne laissait pas
cependant d'être tempérée par un certain émoi. Ces diables de
Français ! Ne venaient-ils pas, en quelques semaines, de mettre à
terre l'invincible armée prussienne ? Le conseil avait la
sensation de se trouver tout à coup face à face avec un danger
mystérieux et redoutable par ses origines sataniques.
Le colonel de Schwarz fut introduit. Grand, sec, bien pris
dans la courte pelisse blanche passementée d'or, il entra d'un
pas vif, faisant sonner ses éperons et son sabre. Le haut col de
page 151:
fourrure encadrait sa figure basanée coupée d'une moustache
à longues pointes. Il s'arrêta à quelques pas du gouverneur et
salua d'un geste hautain. Son regard toisa l'assistance. Invité à
s'asseoir, il refusa. Sa mission était simple. 50.000 hommes de
S. M. l'Empereur accouraient à marche forcée; l'avant-garde
déjà encerclait la ville. Il venait au nom de S. A. le grand-duc
de Berg, commandant l'armée, proposer une capitulation
honorable dont il exposa les conditions brièvement. Cette capitulation,
il l'exigeait immédiate, faute de quoi lesdites conditions
seraient totalement modifiées, et ce, au grand dam de la population,
des troupes et de leurs chefs.
Un lourd silence accueillit cette déclaration. Le gouverneur
toussa, consulta ses généraux d'un regard circulaire, puis se
dressa et, enflant la voix :
- Dites à celui qui vous envoie, dit-il, que, moi, général
baron von Romberg, j'ai reçu cette place des mains de mon
gracieux souverain et que je la défendrai jusqu'à la dernière goutte
de mon sang. Allez, Monsieur.
Quand le colonel de Schwarz apporta cette réponse à Lasalle
celui-ci contint sa colère et montra un visage impassible,
mais ce fut entre ses dents serrées par la rage qu'il dit à son
parlementaire :
- Retournez sur-le-champ à Stettin et dites ceci à votre
vieille patraque de gouverneur : si demain matin, à 8 heures,
la capitulation n'est pas exécutée, la ville sera bombardée,
prise d'assaut, la garnison passée au fil de l'épée et la ville
livrée au pillage pendant 24 heures. J'attends.
Et, sans se soucier de la façon dont il mettrait ses menaces à
exécution, il fit apporter une nouvelle jatte de punch.
A 1 heure du matin le colonel de Schwarz était de retour. Le
langage de Lasalle, fidèlement transmis, avait produit mieux que
l'effet espéré. Les velléités belliqueuses du conseil s'étaient
évanouies et le baron von Romberg avait signé tout ce que le chef
du 5e hussards avait exigé. Un instant, sollicité par le général
von Knobelsdorf, le gouverneur avait essayé d'obtenir que la
garnison, au lieu d'être prisonnière de guerre, se retirât avec
armes et bagages en Silésie ou dans la Prusse septentrionale.
Lasalle devant STETTIN tiré du livre "Le Général Comte Charles Lasalle" par Dr F. G. Hourtoule
D'après l'illustration page 105 de Jack Girbal.
Je pense que la scéne est le retour pour la première fois de Stettin.
Lassale a SchWarz
"Retournez sur-le-champ à Stettin et dites ceci à votre
vieille patraque de gouverneur : si demain matin, à 8 heures,
la capitulation n'est pas exécutée, la ville sera bombardée,
prise d'assaut, la garnison passée au fil de l'épée et la ville
livrée au pillage pendant 24 heures. J'attends."
Il est dit que Schwarz était accompagné d'un capitaine et d'une trompette, hélas Jack Girbal à
bien mis une trompette mais du 7ème Hussard, puis deux hussards et non pas un capitaine.
L'officier du 7ème doit être le colonel Marx.
Je vous narre la scéne d'après le livre de Marcel Dupont " Nos vieux Houzards "
page 147:
Déjà les colonels lâchent leurs fourriers à la recherche d'un
campement pour les escadrons. Lasalle, immobile, ne peut détacher
son regard de cette proie interdite.
Le soleil s'est couché derrière les collines; la ville s'évanouit
dans l'ombre. Tout à coup de brefs éclairs brillent sur les
remparts, l'air est coupé de sifflements et quelques boulets viennent
éclater sur la pente descendant vers la ville, à quelques toises de
la ligne des hussards. Des jurons courent les rangs, les chevaux
dressent la tête, inquiets.
Lasalle est resté coi, mais la colère l'empoigne. Canonner les
cavaliers de l'Empereur ! Ces faquins ont trop d'outrecuidance.
Outrage insupportable. Une idée l'obsédait sans qu'il osât se la
formuler nettement tant elle lui paraissait folle; elle prend
consistance, s'impose à lui.
- Colonel Schwarz !
Le commandant du 5e de hussards accourt.
- Colonel Schwarz, prenez un officier et un trompette et
rendez vous à Stettin. Sommez la place de se rendre. Ordre
de S. A. le grand-duc de Berg.
L'officier interpellé demeure pantois. Son général a-t-il
perdu la raison ? Comment prendre au sérieux une injonction
pareille ? On ne fait pas capituler devant 2 régiments de
page 148:
cavaliers fourbus, anémiés, réduits aux deux tiers de leur effectif, une
ville forte de vingt-cinq mille âmes, solidement bastionnée et
palissadée et pourvue d'une formidable artillerie. Ce serait
vouer au ridicule un lieutenant de l'Empereur.
Schwarz d'abord n'a pas bronché, mais il distingue soudain
dans les yeux de Lasalle une étincelle étrange, un regard
tellement transformé qu'il croirait y voir le fait d'une inspiration
surnaturelle. Et aussitôt sa stupéfaction s'évanouit et l'acte qui
lui paraissait insensé l'instant d'avant lui semble logique,
inévitable; il est soulevé par cet enthousiasme qui empoigne le
soldat impérial aux heures difficiles et lui fait réaliser
l'impossible. Il est prêt.
- Partez, ordonne Lasalle.
Et il précise :
- Mêmes conditions qu'à Prentzlow. Accordez les honneurs
de la guerre, mais la garnison sera envoyée en France et les
officiers prisonniers sur parole. Si la place ne capitule pas
sur le-champ, les conditions - prévenez-en le gouverneur -
seront tout autres.
Et, devant la brigade hilare, le colonel de Schwarz descend
lentement vers la ville accompagné d'un capitaine de son
régiment. Devant lui un trompette sonne des appels à intervalles
rapprochés. Les notes légères s'égrènent dans le crépuscule,
la dernière s'allongeant, s'éteignant peu à peu.
Aussitôt Lasalle est pris d'une sorte de fièvre. Puisqu'il
paie d'audace il faut jouer la comédie jusqu'au bout,
improviser la mise en scène. Il n'a avec lui, pour tout équipage, qu'un
caisson de cartouches. Il va l'utiliser pour figurer l'artillerie.
Il donne l'ordre à un sous-officier de lui faire suivre au galop
la ligne des crêtes, de disparaître ici pour reparaître un peu plus
loin. Dans la nuit presque close l'essentiel est de faire beaucoup
de bruit avec de la ferraille et des roues, quitte à crever les
chevaux et à briser la voiture.
Quant à sa brigade, il lui fait faire demi-tour, la dissimule
dans un pli de terrain et, là, distribue les rôles. Chaque chef
d'escadron emmènera son unité sur un point du pourtour de la
place, la fera profiler sur les hauteurs de manière à donner
page 149:
l'impression de nombreuses colonnes surgissant de toute part. Et
surtout que les hommes, arrivés à portée de la voix, crient à
pleins poumons : Vive l'Empereur !
Aussitôt la farce se déclenche et les hussards, prompts à
comprendre la ruse, jouent leur rôle avec un entrain, une gaieté
de grands enfants. Les officiers se multiplient. En peu de temps
les hauteurs à l'ouest et au sud de Stettin ont véritablement
l'air d'être couronnées de nombreuses troupes. Au loin, vers la
ville, la trompette s'est tue.
Alors Lasalle, en compagnie de ses aides de camp et du
colonel Marx, se retire à Möhringen, à une demi-lieue de Stettin,
fait ouvrir la meilleure maison, s'y installe au coin du feu et
fait apporter une jatte de punch. Les pipes s'allument, les cartes
sortent des sabretaches et, pour tromper l'attente, cet
insatiable joueur organise une partie de pharaon.
Cependant une frayeur panique régnait dans la ville. La
journée de la veille avait déjà donné l'alarme. Dans les rues de
Stettin étaient passés quelques rescapés de Prentzlow
apportant la nouvelle du désastre et, en même temps, on avait vu des
officiers de Blücher accourus à franc étrier, prescrire au
gouverneur de repousser coûte que coûte les attaques des Français
jusqu'à l'arrivée de l'armée prussienne. Les paisibles bourgeois
poméraniens, pour la plupart commerçants ou armateurs, ne
montraient qu'un piètre enthousiasme devant ces prémices de
batailles. Sans doute leurs voeux allaient au salut de l'armée
royale malgré la façon magistrale dont elle s'était fait battre,
mais ils estimaient hors de saison que ce succès fût assuré aux
dépens de leurs biens et qui sait ? de leur vie. Depuis un mois
- ils ne l'ignoraient pas - toutes les places fortes devant
lesquelles s'étaient présentés les Français, Leipzig, Dessau,
Magdebourg, Spandau, n'avaient offert qu'une résistance éphémère
et ils ne voyaient pas la nécessité de faire écraser leurs maisons
et leurs entrepôts par l'artillerie et de subir les horreurs d'un
assaut pour un résultat en somme problématique. Seuls les
agents anglais, dont les magasins regorgeaient d'approvisionnements,
réclamaient hautement une défense énergique.
page 150:
La municipalité n'avait pas manqué de transmettre les
doléances de la population à Son Excellence le général baron von
Romberg, gouverneur de la place. Le vieux soudard l'accueillit
de façon fort discourtoise. Capituler ? Jamais. Il préférerait
s'ensevelir sous les décombres de la ville plutôt que de manquer
à son serment.
Ceci dit, il alerta les 10.000 hommes de la garnison, fit charger
les 160 canons de la place et doubla la garde des remparts.
Lorsque, à la chute du jour, les pièces des bastions ouest
ouvrirent le feu, le général von Romberg donna l'ordre de battre
la générale. Tandis que les troupes gagnaient leurs emplacements
de combat, il fit sillonner la ville de multiples patrouilles afin
d'assurer l'ordre et d'afficher sa volonté de résister à outrance.
Il n'eut pas longtemps à attendre. Le canon s'était tu depuis
peu de temps quand le commandant du front de défense lui fit
annoncer l'arrivée de deux parlementaires. Ceux-ci, les yeux
bandés, attendaient ses ordres à l'avancée de la Porte de Berlin.
C'était l'heure où les quinquets s'allumaient dans les rues étroites
de la cité. La nouvelle se répandit aussitôt de bouche en bouche,
semant partout la consternation.
Le baron von Romberg assembla aussitôt le conseil de
défense. Il y avait là, assis autour d'une vaste table, le
général-major von Knobelsdorf, commandant supérieur des troupes,
le général von Raudem et son adjudant le major von Barum, le
général commandant l'artillerie de la place et les généraux
commandant les brigades. Ces messieurs avaient endossé la grande
tenue et arboré toutes leurs décorations. Ils dressaient le col
et bombaient le torse comme devaient le faire des soldats élevés
à l'école du grand Frédéric. Leur superbe ne laissait pas
cependant d'être tempérée par un certain émoi. Ces diables de
Français ! Ne venaient-ils pas, en quelques semaines, de mettre à
terre l'invincible armée prussienne ? Le conseil avait la
sensation de se trouver tout à coup face à face avec un danger
mystérieux et redoutable par ses origines sataniques.
Le colonel de Schwarz fut introduit. Grand, sec, bien pris
dans la courte pelisse blanche passementée d'or, il entra d'un
pas vif, faisant sonner ses éperons et son sabre. Le haut col de
page 151:
fourrure encadrait sa figure basanée coupée d'une moustache
à longues pointes. Il s'arrêta à quelques pas du gouverneur et
salua d'un geste hautain. Son regard toisa l'assistance. Invité à
s'asseoir, il refusa. Sa mission était simple. 50.000 hommes de
S. M. l'Empereur accouraient à marche forcée; l'avant-garde
déjà encerclait la ville. Il venait au nom de S. A. le grand-duc
de Berg, commandant l'armée, proposer une capitulation
honorable dont il exposa les conditions brièvement. Cette capitulation,
il l'exigeait immédiate, faute de quoi lesdites conditions
seraient totalement modifiées, et ce, au grand dam de la population,
des troupes et de leurs chefs.
Un lourd silence accueillit cette déclaration. Le gouverneur
toussa, consulta ses généraux d'un regard circulaire, puis se
dressa et, enflant la voix :
- Dites à celui qui vous envoie, dit-il, que, moi, général
baron von Romberg, j'ai reçu cette place des mains de mon
gracieux souverain et que je la défendrai jusqu'à la dernière goutte
de mon sang. Allez, Monsieur.
Quand le colonel de Schwarz apporta cette réponse à Lasalle
celui-ci contint sa colère et montra un visage impassible,
mais ce fut entre ses dents serrées par la rage qu'il dit à son
parlementaire :
- Retournez sur-le-champ à Stettin et dites ceci à votre
vieille patraque de gouverneur : si demain matin, à 8 heures,
la capitulation n'est pas exécutée, la ville sera bombardée,
prise d'assaut, la garnison passée au fil de l'épée et la ville
livrée au pillage pendant 24 heures. J'attends.
Et, sans se soucier de la façon dont il mettrait ses menaces à
exécution, il fit apporter une nouvelle jatte de punch.
A 1 heure du matin le colonel de Schwarz était de retour. Le
langage de Lasalle, fidèlement transmis, avait produit mieux que
l'effet espéré. Les velléités belliqueuses du conseil s'étaient
évanouies et le baron von Romberg avait signé tout ce que le chef
du 5e hussards avait exigé. Un instant, sollicité par le général
von Knobelsdorf, le gouverneur avait essayé d'obtenir que la
garnison, au lieu d'être prisonnière de guerre, se retirât avec
armes et bagages en Silésie ou dans la Prusse septentrionale.
- InvitéInvité
<
lasalle
Sam 21 Jan 2012 - 16:15
bien beau dio,j'ai déja du le dire mais quel dommage de n'avoir point de positions comme le 54,je sais il quelqun qui va me dire les impératifs du moulage! ,on a le droit de rever quand meme.
- InvitéInvité
<
Re: Lasalle devant Stettin
Sam 21 Jan 2012 - 16:24
Prépare les masters Gnon.
Très sympa Bec1208
Très sympa Bec1208
<
Re: Lasalle devant Stettin
Sam 21 Jan 2012 - 18:40
la mise en scène par rapport à l’illustration est très réussie, des vieilleries qui n'ont pas pris une seule ride, bravo !!!
- bec1208
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<
Re: Lasalle devant Stettin
Sam 21 Jan 2012 - 20:46
Si les murs, le plafond, le plafond, les murs etc............pourquoi Gnon parce que mon mignon
- InvitéInvité
<
lasalle
Sam 21 Jan 2012 - 21:04
ben c'est parsque tu dit toujours une vieillerie,donc je me demandais, c'est un choix? remarque j'imagine la peinture, plus toutes tes recherches sur l'uniformologie 24h00 ca fait juste.
- bec1208
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Re: Lasalle devant Stettin
Sam 21 Jan 2012 - 21:31
tu parle du séchage je suppose
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